Que représentent les relations publiques au quotidien pour un citoyen-consommateur ?

Par Eloi Queenton, étudiant au baccalauréat en communication (relations publiques)

Introduction 

L’an dernier, le monde tel que nous le connaissions a changé de manière drastique. La situation actuelle a soulevé de nombreux questionnements sur plusieurs enjeux traversant notre société. Parmi ces derniers, j’aimerais aborder celui entourant l’univers des relations publiques; au cœur d’une société de consommation, leur omniprésence est frappante. Gestion de pandémie, modes de consommation, politique américaine : voilà des phénomènes – pour n’en citer que quelques-uns – qui nous permettent de constater l’importance et l’influence – parfois négligées – qu’occupent actuellement les relations publiques. C’est une réalité : les communications sont plus importantes que jamais au sein de notre société. Ceci étant dit, que représentent-elles pour le citoyen-consommateur ?

La fidélisation et la relation de confiance

Dans une société de consommation plus compétitive que jamais, les entreprises doivent continuellement trouver de nouveaux moyens de se démarquer (promotion publicité, etc.) : par la publicité, le marketing et les relations publiques, on attire, on persuade et l’on convainc le consommateur de se procurer un bien ou un service. Plus encore, on l’incite à recommencer ce processus. Spécifiquement, les relations publiques s’efforcent de bâtir diverses stratégies (p. ex. des évènements et des communications ciblées) dont le but est de créer, auprès du consommateur, un sentiment d’appartenance à la marque qui offre un bien ou un service. Plus encore, elles souhaitent bâtir une relation de confiance avec le consommateur. Par conséquent, ce dernier ne consomme plus nécessairement ou simplement pour répondre à un besoin; il lui arrive de consommer afin de combler un désir.

Ce consommateur acquis devient donc une référence cible pour la marque : la relation nouvellement créée incite le consommateur à entretenir plus qu’une relation d’achats; ce dernier souhaite participer aux diverses activités qu’offre l’organisation : réseaux sociaux, évènements, etc. Résultat : plus le consommateur occupe un rôle actif dans la relation,  plus il est susceptible d’en parler, plus il en parle, plus il s’attache à la marque, plus il soutient cette dernière et ainsi de suite. Somme toute, nous avons tous des marques pour lesquelles nous nous reconnaissons conquis et c’est tout à fait normal; ceci fait maintenant partie de la réalité de notre consommation.

Ce que j’avance peut paraître bien banal. Cela dit, selon ce modèle – auquel contribuent grandement les relations publiques – le processus de fidélisation est réfléchi et reconsidéré jour après jour; autrement dit, il est d’une valeur inestimable. Selon moi, le meilleur exemple pour illustrer le modèle en question est celui de l’entreprise multinationale américaine : Apple. Cette organisation a réussi à se forger une réputation si puissante à l’endroit de sa marque que les consommateurs d’Apple se disent eux-mêmes vendus pour le restant de leurs jours. Imaginez la valeur d’une telle affirmation. Une déclaration du genre assure à l’entreprise qui possède une telle clientèle – c’est-à-dire fidèle et nombreuse – d’être assurément rentable. Faut-il encore le rappeler, cela est dû en grande partie aux stratégies de relations publiques et aux tactiques qui en découlent.

L’image de marque pour rendre la consommation plus humaine

Pour arriver à mettre en place ce processus de fidélisation, plusieurs critères sont essentiels. Parmi ces derniers, on retrouve l’image de marque. Cette dernière constitue l’un des ingrédients clés au succès d’une organisation. Enfin, puisqu’elle se définit comme étant la représentation que se fait le public d’une organisation, l’image de marque peut prendre des années à bâtir avant d’être jugée satisfaisante, tant aux yeux de l’organisation qu’aux yeux du public. Cela dit, l’organisation qui se démarque par son écoute aux attentes et aux préférences du public succéderont forcément plus rapidement : si le public se reconnaît en la marque, il s’y attache. Par conséquent, un processus de fidélisation réussi nécessite des organisations d’être plus sensibles et attentives aux envies du public.

Dans cette optique, une personne consomme le bien ou le service d’une organisation parce qu’elle s’identifie à l’ensemble de cette dernière et qu’elle souhaite participer à son projet et à sa vision. Ce phénomène de consommation plus « humain » porte son lot d’avantages : cette même personne est prête à augmenter ses efforts d’achats, ce qui est loin d’être à négliger. La distance, le prix et tous les désavantages possibles d’une organisation deviennent dès lors secondaires pour un client acquis.

Les relations publiques rapprochent la marque et son consommateur

Je vais tenter de conceptualiser tout cela par des exemples concrets. Prenons le cas du domaine du divertissement : étant un partisan du domaine sportif, je suis bien placé pour comprendre que le consommateur de produits sportifs s’attache énormément à son équipe favorite, mais pourquoi ? C’est ce sentiment d’appartenance qui rattache le client au produit. Par le biais d’achats, le consommateur éprouve donc de la fierté et une satisfaction personnelle à soutenir son équipe préférée. Le partisan sera toujours présent pour son équipe. Le même phénomène se fait ressentir dans l’entièreté du domaine du divertissement, du cinéma, du théâtre, de la littérature; les gens ont besoin de ce sentiment d’appartenance envers une cause, un projet, etc.

À la lumière de ces propos, il est possible de mieux comprendre ce que représentent les relations publiques d’un point de vue commercial pour nous, citoyen-consommateur. Leur objectif ? Faire en sorte que la marque paraisse belle et glorieuse tout comme l’est une équipe sportive championne. Alors, pensez-y : si une marque représente pour vous plus qu’une organisation qui souhaite rentabiliser ses investissements et que vous associez des valeurs humaines à cette dernière – similairement à une équipe sportive et ses partisans – on peut affirmer que leur équipe de relations publiques a fait un travail exemplaire.

Pour terminer, je vous suggère un dernier exemple d’un tel travail : l’épicier Maxi qui, en nous faisant rire, nous rappelle que ce sont des humains derrière cette marque. Cette image confère sans aucun doute l’avantage à Maxi de nous inciter à acheter chez eux plutôt qu’ailleurs.

Finalement, voici ce que c’est, des relations publiques commerciales; les perceptions, les images et les réputations que nous associons à une marque en tant que consommateurs sont toutes aussi importantes que leurs produits. Enfin, je crois avoir le mis le doigt dessus : les relations publiques dans notre société de consommation s’efforcent à valoriser le côté humain de chacune des entreprises que nous côtoyons quotidiennement, et ce, du dépanneur du coin jusqu’aux multinationales les plus réputées.

L’acceptabilité sociale : un critère essentiel de la relance économique

Par Dominik Boudreault Lapierre, étudiant au baccalauréat en communication (relations publiques)

À peine étions-nous sortis de la première vague de COVID-19 au printemps 2020 qu’on parlait déjà de la relance de l’économie. On nous a d’abord proposé le projet de loi 61, puis sa nouvelle mouture, le projet de loi 66 – Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure. Tous deux ont été hautement critiqués dès leur dépôt, mais le second a tout de même été adopté en décembre dernier.

Parmi les critiques du projet de loi 66, on rapporte notamment le manque de considération envers les impacts environnementaux et le désir effréné d’accélérer l’ensemble des processus de réalisation des projets. En effet, cette nouvelle loi prévoit notamment une accélération des processus de consultations publiques. Ces consultations seraient remplacées par des consultations ciblées avec certains acteurs touchés par la réalisation d’un projet. Or, bien que le gouvernement ait souvent mentionné l’importance de l’acceptabilité sociale des projets liés à la relance économique, qu’elle serait réellement l’acceptabilité sociale des projets aux processus de consultations accélérés?

Les infrastructures comprises dans le plan de relance de l’économie feront partie intégrante du Québec de demain et contribueront à forger notre société pour des générations à venir. De ce fait, les consultations qui seront réalisées ne doivent pas servir uniquement de belles parures ou de case à cocher sur une liste. L’organisation de séances de consultations, ou d’information, ne suffis pas pour affirmer qu’on a entendu les opinions et les préoccupations des parties prenantes. Il faut plutôt s’assurer que l’ensemble de celles-ci soient consultées et écoutées afin de permettre aux différents promoteurs de dresser le portait complet de leurs préoccupations. Ainsi, il nous est possible de trouver des solutions qui permettront aux projets de s’intégrer dans leurs communautés.

Par conséquent, la participation citoyenne est fort importante au sein d’un processus de consultations publiques. Cependant, lorsque ces processus s’apparentent davantage à des dialogues de sourds, l’acceptabilité sociale demeure absente. Il ne suffit pas de convaincre une majorité des parties prenantes des bienfaits d’un projet pour que celui-ci soit acceptable. Il faut écouter les préoccupations de ces dernières afin de bâtir des projets qui s’intégreront sans embuche dans leur milieu. De plus, il faut cesser de penser que l’acceptabilité sociale est une condition qui peut être achetée (par des emplois ou des retombées économiques par exemple). Elle ne peut qu’être le fruit de dialogues et d’échanges, dans lequel les parties prenantes sont écoutées et entendues.

Bref, il est important de comprendre que les projets prévus dans le plan de relance de l’économie feront partie intégrante de nos communautés pour des générations, et que la participation citoyenne dans le processus de réalisation des projets est et sera toujours impérative. De plus, ces processus ne doivent pas avoir pour seul objectif de vendre les projets dans le but de convaincre une majorité des membres d’une communauté de son bien-fondé. Un processus d’acceptabilité sociale doit plutôt avoir comme objectif d’entrer en relation avec les membres de la communauté, de les faire participer au processus et enfin, de les écouter. Par la suite, il est question de modifier ou d’ajuster le projet pour répondre aux besoins des parties prenantes, faisant en sorte que les projets s’intègrent et correspondent à leur milieu.

Pour continuer la réflexion 

Batellier P. et M.-E. Maillé. (2017). Acceptabilité sociale : sans oui, c’est non. Montréal : écosociété.

Rooney, E. (2020, 12 décembre) La participation citoyenne face aux grands projets : un cas vécu. Le Soleil. Récupéré de : https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/la-participation-citoyenne-face-aux-grands-projets-un-cas-vecu-b16f016eaa18c13e2cda5e68c4797ac9

Bibliographie

Assemblée nationale du Québec (2020) Travaux parlementaires – Projet de loi n° 61, Loi visant la relance de l’économie du Québec et l’atténuation des conséquences de l’état d’urgence sanitaire déclaré le 13 mars 2020 en raison de la pandémie de la COVID-19. Récupéré de : http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-61-42-1.html

Assemblée nationale du Québec (2020) Travaux parlementaires – Projet de loi n° 66, Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure. Récupéré de : http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-66-42-1.html

Bordeleau, S. (2020, 23 septembre). Québec relancera l’économie en allégenant la bureaucratie. Radio-Canada. Récupéré de : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1735849/depot-relance-economique-bureaucratie-chantiers-construction

Crête, M. (2020, 4 juin). Québec change les règles du jeu pour relancer l’économie. Le Devoir. Récuéré de : https://www.ledevoir.com/politique/quebec/580090/projet-de-loi-christian-dube

Plante, C. (2020, 19 octobre). L’environnement, point faible du projet de loi 66, selon l’opposition. La Presse. Récupéré de : https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2020-10-19/projets-d-infrastructure/l-environnement-point-faible-du-projet-de-loi-66-selon-l-opposition.php

Débuter l’université pendant une pandémie

Par Mia Gagné Vincent, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

31 octobre 2020 : c’est la soirée de l’Halloween. Je trace une fine ligne noire au-dessus de mes yeux à l’aide de mon « eyeliner ». Après avoir noué un foulard dans mes cheveux, j’enfile un joli haut. Je souris, amusée, en apercevant mon reflet dans le miroir; je porte encore mes « sweat-pants », les mêmes que ceux que j’enfile tous les jours avant mes cours. Ce n’est pas grave, personne ne va les voir, me dis-je tout en ouvrant ma caméra sur Zoom et en saluant mes collègues de classe. Cette année, les célébrations de l’Halloween n’ont rien d’une grande fête où nous sommes tous entourés de nos amis.

Une session atypique

La pandémie a incontestablement affecté l’ensemble de la population. Ceci étant dit, j’ai particulièrement une pensée pour les étudiants qui, comme moi, vivent leur première année d’université à distance. Qui ne rêvait pas d’arpenter la rue Saint-Denis et de découvrir ses endroits cachés suite au cours des Théories de la communication, d’aller étudier à la Grande Bibliothèque avec ses nouveaux amis, ou encore, d’assister en présentiel aux fameuses assemblées de l’UQAM?

Des défis

Anxiété, symptômes dépressifs, isolement, problèmes financiers… La pandémie n’a épargné personne et les étudiants n’échappent pas à la règle. Notre première session d’université ne s’est pas déroulée comme nous le souhaitions. En effet, il y a des moments que nous prenions autrefois pour acquis qui nous ont été dérobés du jour au lendemain; aller étudier dans un café avec nos collègues entre deux cours, discuter avec nos enseignants à la fin d’une classe ou dîner – tout en se prélassant au soleil – dans un parc près de notre université. Le manque de contact humain se fait assurément sentir chez tous les étudiants. Former des équipes de travail lorsqu’on ne connaît pas nos camarades de classe n’est pas évident. S’impliquer dans un comité alors que nous n’avons jamais mis les pieds sur le campus ne l’est pas non plus. Les cours à distance sont souvent moins interactifs qu’en classe et les bugs techniques sont fréquents, sans compter l’ambiance de groupe qui ne se compare pas à celle vécue en « présentiel ». Ceci étant dit, les enseignants travaillent d’arrache-pied pour nous offrir des cours de qualité malgré les conditions peu optimales et nous en sommes tous et toutes extrêmement reconnaissants et reconnaissantes. 

Un baume sur le cœur

La COVID-19 a amené son lot de défis, mais à la fin de ma première session, je peux affirmer qu’il y a aussi eu du beau dans cette période difficile.

D’abord, les enseignants se sont tous plutôt bien adaptés à cette nouvelle réalité. S’il y a bien une chose qui m’a aidée à traverser cette pandémie, ce sont mes cours. Apprendre derrière un écran, ce n’est pas évident, mais lorsque nos enseignants sont créatifs et compréhensifs, cela facilite beaucoup la tâche. Par exemple, certains professeurs ont utilisé la plateforme Kahoot pour nous aider à réviser la matière de manière ludique et d’autres nous ont placés en sous-groupes à tous les cours afin que l’on puisse discuter avec nos pairs malgré la distance. Quelques enseignants nous incitaient à visionner des vidéos durant le cours ou invitaient des conférenciers dans la classe virtuelle. Somme toute, les professeurs ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour rendre la session plus agréable. Ce fut vraiment moins déstabilisant pour moi, à titre de nouvelle étudiante, d’être bien accompagnée tout au long de l’année.

Ensuite, la pandémie m’a aussi donné l’opportunité de renouer avec des passe-temps que j’avais perdus de vue, tels la lecture, l’exercice physique et la marche quotidienne. Pour d’autres étudiants, le confinement leur aura permis de se rapprocher de leur famille, de pratiquer le self-care quotidiennement plutôt que de perdre du temps dans les transports en commun ou même de se faire interrompre par son chat en plein cours!

Enfin, dans certains cas, de grandes leçons ont pu être tirées de cette situation. Par exemple, l’importance de prendre soin de soi et de ses proches ou encore de développer son autonomie. Le confinement nous aura aussi appris à vivre à un rythme moins effréné.

Malheureusement, rien de tout ça ne remplacera les fous rires, les accolades et les regards bienveillants qui n’arrivent pas à franchir la barrière des écrans. J’ai hâte qu’on se retrouve enfin, étudiants et étudiantes de la cohorte 2020! On se croise les doigts pour la session d’automne 2021.

Changer le monde grâce aux relations publiques

Par Audrey Bélanger O’Keefe, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Dans cet article, Audrey nous partage ses questionnements et ses craintes, mais surtout, ses aspirations en tant que future relationniste ; un texte inspirant.

 

Bien avant d’écrire ce billet, je me suis questionnée sur les raisons de choisir des études en relations publiques. Après réflexion, j’ai finalement compris mes motifs et me suis demandé si ces derniers étaient partagés par d’autres. J’ai donc fait un petit tour de mes collègues pour connaître les leurs. J’ai obtenu des réponses très variées. Ceci étant dit, ces dernières pouvaient être regroupées en deux grandes catégories. D’un côté, on retrouvait une passion innée pour la communication. D’un autre côté, on cherchait plutôt à obtenir un emploi bien précis qui nécessitait d’avoir le diplôme en relations publiques. C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’étais la seule, du moins dans mon cercle d’amis, à avoir pris la situation à l’envers.

Pour la cause

Je n’ai pas choisi les relations publiques, car il était tout naturel pour moi de le faire, bien au contraire. Je suis de nature plutôt introvertie, je fige devant une caméra comme un cerf devant des phares et je dois prendre mon courage à deux mains chaque fois que je m’exprime en public. J’ai choisi les relations publiques par nécessité, car voyez-vous, ce qui m’intéresse vraiment dans la vie, c’est la santé de notre planète. Or, cette santé n’est possible que si nous parvenons à communiquer et à faire comprendre au plus grand nombre les enjeux relatifs à sa préservation. J’ai choisi les relations publiques pour la cause et accepté de travailler sur mes faiblesses afin que celle-ci puisse avancer.

Problème de communication

Je regarde la situation se dégrader depuis un moment dans le désintérêt total d’une grande, trop grande partie de la population. En réfléchissant à ce que je pouvais faire pour mettre l’épaule à la roue, j’en suis venue à la conclusion que ce dont l’environnement avait vraiment besoin, c’était d’une bonne relationniste. Remarquez que je n’ai pas utilisé le mot porte-parole, car nous, futurs professionnels, connaissons la différence entre les deux.

Pour revenir au sujet de l’environnement : on ne peut pas dire que le message ne circule pas. Pas une semaine ne passe sans que ce dernier nous soit rabâché d’une manière ou d’une autre et pourtant les vrais changements tardent à se réaliser. Il existe un réel problème de communication et avant d’entamer mes études, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus blâmant l’ignorance et l’appât du gain. Mais le problème se situe autre part.

La co-construction

L’une des premières choses que l’on nous apprend dans ce programme est que la communication se fait dans les deux sens et c’est selon moi exactement là où se situe le problème de l’environnement : la communication se fait à sens unique. Les enjeux sont exposés au public, mais ce dernier ne s’y reconnait pas. Pour susciter l’engagement du public, nous nous devons d’établir des relations qui favorisent la compréhension mutuelle : il faut déloger les enjeux de la sphère mondiale et les ramener à une échelle humaine afin de coconstruire une société plus saine dans laquelle chacun se reconnait et comprend le rôle qu’il y joue. De cette façon, selon mon humble avis, les relations publiques pourront changer le monde.

Les relations publiques : une profession méconnue

Par Laurianne Francoeur, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Dans cet article, Laurianne nous partage sa réflexion quant au métier de relationniste : les origines, la réputation et les défis de la profession. 

Une vision désuète

Cet été, alors que j’ai mentionné que j’étudiais en relations publiques, on m’a demandé s’il s’agissait d’un programme sur « l’art de mentir ». On m’avait informé que des commentaires comme celui-ci pourrait m’être adressé à la mention de mon futur métier. Ceci étant dit, c’étai la première fois qu’on me faisait la remarque hors d’un contexte scolaire. La question m’a prise au dépourvu. J’ai dû réfléchir sur la façon de répondre adéquatement à ce commentaire, ma réponse étant : non.

Un bon relationniste se doit d’être transparent. Mentir n’est pas une option et ne fait que détériorer l’image de celui-ci et de l’organisation qui pour laquelle il offre ses services. Dans ces conditions, pourquoi continuons-nous à avoir une mauvaise opinion des professionnels qui veillent à la réputation des entreprises ? La profession évolue aussi rapidement que nos collectivités; elle s’est adaptée aux attentes sociétales et à ses valeurs.

Un peu d’histoire

L’aspect historique joue bien sûr un rôle important dans la réputation de la profession. L’absence d’encadrement ayant été observée par le passé a de toute évidence remise en question l’éthique des relations publiques.

Le meilleur exemple de cette situation : Edward Bernays et les Torches of Freedom de 1929. Lors de cette campagne, le père de la profession avait organisé un mouvement qui se voulait « émancipateur » pour les femmes. En effet, on y encourageait les femmes à consommer du tabac de manière à déclarer une forme de libération; à cette époque, il était pourtant mal vu pour les femmes de faire ainsi, le geste étant vu comme vulgaire. Toutefois, aucune des participantes à la marche ni les membres du public ne savaient que cette initiative « féministe » n’était qu’un grand coup publicitaire pour l’entreprise de cigarettes Lucky Stripes

On peut donc comprendre qu’il soit difficile de convaincre le public qu’une industrie veuille faire preuve de transparence alors qu’elle a débuté dans le mensonge et la cachotterie. Il y a certains scandales que le public a de la difficulté à oublier. Ceci étant dit, il est important de considérer l’évolution des relations publiques et des pratiques d’aujourd’hui, qui vont bien au-delà des stratégies avancées par Bernays.

La méconnaissance de la profession : un aspect nuisant à la réputation du métier

Le 24 septembre dernier, pour donner suite au discours du Trône organisé par le Premier ministre Justin Trudeau, on retrouvait plusieurs articles dans l’Actualité se demandant si cette prise de parole de la Gouverneure générale comprenait des points importants à communiquer aux citoyens ou s’il s’agissait plutôt « d’un simple exercice de relations publiques ». Ce questionnement était basé sur le fait que le gouvernement Libéral sortait tout juste du scandale WE Charity ; lors duquel, rappelons-le, nous avions découvert que les proches du Premier ministre avaient eu affaire avec la fondation.

Compte tenu du fait que les relations publiques orientent la majorité des événements politiques, il semble que la mention « d’un simple exercice de relations publiques » soit basée sur des idées préconçues face à la profession. De telles analyses publiées dans les médias infirment le rôle du relationniste qui possède lui-même des tâches variées visant la transparence, l’intégrité et l’acceptabilité des organisations. Enfin, le ton péjoratif employés par certains dans l’actualité prouve que notre métier n’est pas encore totalement compris de la société. Ce qui est bien dommage, puisque les relations publiques vont bien au-delà du paraître.

La nécessité d’une profession

Pour qu’un public saisisse adéquatement la position des organisations, l’information qu’on lui fournit doit être pensée de manière stratégique ; elle doit être pertinente, efficace et sensible aux attentes de ce dernier. De plus, le relationniste est essentiel puisqu’il détient la nouvelle pour le journaliste, l’information pour le public et l’expertise communicationnelle au cœur des organisations ; au sein d’une société en pleine transformation, il est crucial de bénéficier de cette dernière si on souhaite s’adapter adéquatement aux changements de l’environnement. Enfin, tant que le professionnel agit de manière éthique et transparente, il est, selon moi, en mesure de répondre à un réel besoin sociétal.

Un défi à relever

Réflexion faite, il est important de préciser que tous les événements médiatisés ont un point en commun : la communication. Sans celle-ci nous ne serions pas en mesure d’approfondir nos connaissances et d’apprendre du passé. Cessons donc de parler de tromperie et continuons à développer la profession afin de la peaufiner et de la rendre plus accessible. Pour relever ce défi, nous, jeunes praticiens, aurons un important rôle à jouer pour redresser la vision portée à l’égard du métier

Télétravail et présentiel : un duo parfait

Par Catherine Rousseau, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Dans ce texte, Catherine aborde les différents défis liés au télétravail et l’importance d’une bonne communication interne en ces temps de pandémie.

 

Les termes « présentiel » et « télétravail » n’ont jamais été autant utilisés que lors de cette pandémie. Selon l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises de mai 2020 pour le Québec, plus du tiers (34.2 %) des entreprises ont déclaré que 10 % ou plus de leurs employés faisaient du télétravail. De plus, près d’une entreprise sur quatre (23.2 %) prévoit qu’au moins 10 % de ses employés travailleront selon ce mode de travail après la pandémie. En ce qui concerne les secteurs de l’industrie de l’information et de la culture, ce taux augmente à plus de la moitié, soit 58,4%. Enfin, pour ce qui est des services professionnels, scientifiques et techniques, ce dernier atteint 53,3%.

 

À la lumière de ces propos, pouvons-nous dire que le télétravail sera un mode privilégié une fois la pandémie derrière nous ? 

 

La communication interne en temps de crise

 

Avec la question du confinement, la communication interne n’a jamais été aussi importante. Dès le premier jour, les entreprises ont voulu être en parfait contrôle de la situation. Malgré cette grande détermination, elles ont malgré tout fait face à de multiples imprévus. En réponse à cette situation, elles ont misé sur une communication active : puisque les réunions formelles n’avaient plus lieu, l’ensemble des membres organisationnels ce sont habitués à s’informer de façon continue entre eux pour ne pas affecter la coordination des équipes. Les circonstances ont alors amené les entreprises à profiter pleinement du digital en mettant notamment de l’avant des feuilles de routes partagées, un agenda commun, des réunions synchrones, une plateforme pour le partage des documents, etc. Nécessaires à la réalisation du travail à effectuer en organisation, il s’agit là des outils les plus formels de la communication. Toutefois, comment maintenir la culture d’entreprise à distance ? Plus encore, comment s’assurer d’avoir une juste rétroaction de la part des membres pour s’assurer de connaître leur réel avis au quotidien et de maintenir, conséquemment, leur niveau de motivation à un niveau optimal? En présentiel, il est plutôt commun d’échanger sur des sujets moins formels. Voilà une belle occasion pour les membres d’une organisation de renforcer leur dynamique d’équipe. Or, l’une des tendances actuelles du télétravail est de se débrancher dès qu’une réunion officielle prend fin.

 

Dans ce contexte, la culture organisationnelle est mise à rude épreuve; posséder une équipe soudée et solide devient, dès l’or, d’une grande importance. En réponse à cette situation, certaines idées se sont concrétisées au sein des entreprises pour maintenir la cohésion de l’équipe : dîner ensemble, partager des bons coups, faire des activités de groupe à distance, etc. Enfin, tous ces éléments démontrent que les entreprises peuvent, malgré les obstacles présentés un peu plus haut, adaptées leur communication interne en fonction du mode de travail.

 

Les limites du télétravail

 

Le télétravail a connu une hausse importante en popularité. Le sujet s’est effectivement retrouvé au coeur de plusieurs articles. Dans ces derniers, on affirme certaines forces, mais également certaines faiblesses. En effet, malgré les alternatives mentionnées précédemment, le télétravail et le travail en présentiel suscitent deux modes de vie considérablement différents. Parmi les points faibles du télétravail, on retrouve notamment l’isolement. De fait, il implique généralement de travailler seul derrière un écran sans changer d’espace, ce qui peut d’ailleurs devenir un facteur de démotivation. Plus encore, cette situation peut nuire à la créativité qui, normalement, est davantage stimulée lorsqu’on possède un lieu de travail commun. À cela, il est nécessaire d’ajouter que la communication non verbale est absente, ce qui peut conduire à de mauvaises interprétations de propos et même, parfois, à des tensions. Enfin, malgré les outils utilisés pour assurer une communication active, il arrive que ces derniers n’assurent pas une connexion permanente, ce qui a pour résultat d’affecter le niveau de coordination. Somme toute, l’ensemble de ces éléments font en sorte que le sentiment d’appartenance n’est pas optimal et que la coordination des activités n’est pas maximisée.  

 

Un système hybride? Une alternative à considérer.

 

Un système qui combine le télétravail et le travail en présentiel permettrait possiblement de prendre le meilleur de chaque mode. Dans cette optique, l’idéal serait d’unir l’autonomie et la flexibilité retrouvées en télétravail à la cohésion d’équipe et aux sentiments d’appartenance créés en présentiel. Le but : profiter au maximum des avantages d’un système « hybride ».

4 faits pour démystifier les relations publiques

Par Kimberly Stringer, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Lorsqu’on commence le baccalauréat en relations publiques, on s’aperçoit rapidement d’une chose : malgré l’aspect respectable de la profession, certaines idées préconçues nuisent encore à l’image de la pratique. En effet, plusieurs de nos enseignants nous ont averti à ce sujet. On nous a d’ailleurs lancé à la blague que nos familles feraient peut-être des commentaires négatifs sur notre futur emploi!

Pour ma part, avant d’entamer le baccalauréat, je n’avais pas connaissance des préjugés qui entouraient mon propre domaine d’étude ni même idée de la connotation négative qui accompagnait parfois l’imaginaire collectif à ce sujet.

Face à ce dilemme, j’ai voulu partagé mon opinion afin de redonner aux relations publiques l’image positive que j’associe à celles-ci . Malgré ma jeune expérience et mon nouvel intérêt pour ce domaine, ma passion pour celui-ci m’incite réellement à prendre position sur le sujet. Ainsi, je vous présente quatre faits qui, selon moi, aideront à démystifier les idées préconçues sur les relations publiques :

  • On n’est pas manipulateur: La perception moderne des médias, malgré leurs popularités grandissantes, penche parfois sur le scepticisme; une partie de la société voit de plus en plus au sein de ces derniers des vendeurs acharnés et sans morale. Auprès de cette population, on a de plus en plus l’impression que les médias nous poussent des messages dans la gorge. Tristement, les relations publiques n’y échappent pas non plus. La question étant : pourquoi?

Avec un cours comme celui d’Introduction aux relations publiques, on apprend bien vite que certains précurseurs de la profession ont utilisé des méthodes assez douteuses. En effet, pour faire passer des messages ou encore pour faire paraître leur client de manière favorable, certains acteurs ont témoigné de pratiques peu éthiques : dissimulation d’information de manière délibérée, manipulation psychologique (petit clin d’œil à Edward Bernays; père des relations publiques et neveu de Sigmund Freud) etc. Ceci étant dit, cette réalité est-elle encore actuelle? : absolument pas. L’évolution de la pratique suit l’évolution des mœurs et des valeurs prônées par la société. Nous avons des règles non écrites mais bien connues à suivre.

  • On a un code à respecter: Effectivement, les relationnistes ont un code de déontologie à respecter afin d’éviter que quelques malhonnêtes ne ternissent la réputation entière de la profession. Je ne sais pas si vous connaissez la SQPRP (Société Québécoise des Professionnels en Relations Publiques), mais c’est elle qui dicte les lignes directrices à suivre dans le domaine. Pour vous donner un exemple, le premier fondement de ce code est que « tout membre doit pratiquer les relations publiques conformément aux plus hauts standards professionnels ». D’ailleurs, dans un ordre d’idées similaires, d’autres valeurs y sont mentionnées : l’équité, la droiture, l’honnêteté, l’exactitude, l’intégrité, la vérité, etc. Si les membres ne respectent pas ces valeurs, ils peuvent potentiellement se voir retirer leur titre de Professionnel des Relations Publiques auprès de la SQPRP.
  • On ne déteste pas les journalistes: En effet, on dit souvent que les relationnistes sont les Némésis des journalistes, et vice-versa, parce qu’ils occupent des fonctions fortement différentes. Ceci dit, ce n’est pas tout à fait vrai. Lorsqu’un journaliste fait des recherches sur un individu ou une organisation et qu’il découvre des informations d’intérêt public, il se doit de les diffuser; dans plusieurs cas, il arrive souvent que l’information leur provienne directement d’un relationniste! C’est d’ailleurs à ce moment-là que les relationnistes ont du travail à faire, car ils doivent défendre médiatiquement les intérêts de leur client et les conseiller pour la suite des choses. C’est aussi à ce moment que la relation « collaboration-compétition » des journalistes et des relationnistes entre en jeu. En ce sens, on peut s’échanger des services, comme des informations ou des entrevues exclusives, on peut travailler ensemble pour de l’exposition médiatique ou encore collaborer sur un événement commun. Et oui! Malgré leurs différences, il arrive souvent que ces derniers cohabitent dans la même sphère médiatique; on pourrait même oser dire qu’ils se complètent! Dans cette optique, il est donc faux de dire que les relationnistes « dédaignent » les journalistes ou inversement.
  • On gère beaucoup plus que des crises : Certaines personnes ont la conception que les relationnistes servent seulement à sauver la face des célébrités ou des personnalités publiques lorsqu’elles commettent des erreurs. Pourtant, c’est beaucoup plus que ça! Non seulement les relations publiques ne se limitent pas à un seul domaine, mais le travail regroupe davantage que la gestion de de risque et de crise. Pour être relationniste, on apprend notamment la recherche, la fonction conseil, l’histoire, la publicité et le marketing, l’écriture en relations publiques, les aspects éthiques, et beaucoup plus encore! Les possibilités du domaine sont vastes, tant en organisation qu’en agence.

À la lumière ces propos, j’espère sincèrement vous avoir fait découvrir d’autres facettes du domaine lié aux relations publiques; une profession passionnante et stimulante!

Les stages en télétravail : un sujet revisité

Par Josiane Bélanger-Riendeau, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Un article qui parle de la pandémie et de ses répercussions; oui, mais de façon optimiste. Dans ce texte, Josiane se penche sur la réalité d’aujourd’hui : la COVID-19, qui marque indéniablement le parcours universitaire des étudiants actuels en relations publiques, force les étudiants à compléter leurs stages en télétravail ou en mode hybride.   

Les défis perçus au temps de la COVID-19

Tout d’abord, il est important de mentionner que les relations publiques sont essentielles, car elles sont au cœur des communications entre les organisations et leurs publics. Il va sans dire que les relationnistes ont leur place au sein de la crise pandémique actuelle : « [ils] jouent un rôle important dans toute crise et la COVID-19 ne fait pas exception » (Infopresse, 2020). De ce fait, notre expertise s’avère une plus-value au sein des organisations. Ceci étant dit, ma réflexion se rapporte à la question suivante : comment y trouver notre place en tant que stagiaire… à distance ?

Les relations publiques sont en constante évolution. Depuis quelques mois, ses pratiques sont effectivement en adaptation et sont sujettes à de nombreux changements. C’est pourquoi, en tant que futurs professionnels, nous devons également nous y adapter. Alors que l’adoption du numérique se fait sentir de manière excessivement rapide, la pandémie actuelle remet en question nos habitudes de vie et notamment notre façon de travailler. Ces changements, qui influencent directement la manière dont on doit remplir les exigences de nos stages durant notre parcours universitaire, représentent un réel défi à première vue.

Deux stages obligatoires peuvent paraître comme un obstacle énorme au cours de la réalisation d’un baccalauréat… en pandémie. Comment se trouver un stage alors que le contexte économique n’est pas nécessairement à son plein essor ? Comment vendre son expertise en tant que stagiaire à distance ? Pouvons-nous apprendre autant d’un stage lorsqu’il se déroule – majoritairement ou complètement – en télétravail ? Dans cet article, j’exposerai d’abord ce que je pense des stages en télétravail en tant qu’étudiante de troisième année au baccalauréat, l’ayant moi-même vécu à l’été et à l’automne 2020. Par la suite, je partagerai l’avis de certains professionnels du milieu qui ont vécu – et qui vivent encore – cette réalité au sein de leur organisation. Enfin, cet article aura pour objectif de dresser le portrait des stages en télétravail.

Une expérience enrichissante

J’ai moi-même soulevé les questionnements mentionnés précédemment dès le début de la pandémie. Ayant un stage prévu en juin 2020, je ne savais pas ce qui allait se passer. Plusieurs stages se voyaient reportés, annulés ou accommodés. Dans ce contexte, d’autres changements ont pu être observés. Effectivement, l’UQAM a adapté ses exigences : malgré qu’elle favorise les stages en mode hybride, elle accepte également les stages en télétravail depuis l’hiver 2020.

Pour ce qui est de mon stage, il a finalement débuté à la fin du mois de juin et il s’est entièrement déroulé en mode télétravail : 280 heures au Service des relations internationales et diplomatiques (SRID) à distance. Encore à ce jour, je n’ai toujours pas rencontré les membres des équipes avec qui j’ai travaillé. Ceci étant dit, cette situation ne m’a pas empêché de m’intégrer au sein de l’équipe et d’y faire ma place. Il est vrai que plusieurs obstacles peuvent être soulevés en lien avec les types de stages mentionnés un peu plus haut, mais ces derniers peuvent également permettre d’atteindre un nombre considérable d’objectifs d’apprentissage. J’ai acquis énormément de compétences en développant une autonomie et une confiance professionnelle, en acquérant des réflexes stratégiques en tant que future professionnelle en relations publiques, en développant des liens avec mon équipe de travail ainsi qu’en faisant des liens entre les notions apprises au cours de mon baccalauréat et le milieu professionnel.

Quelques commentaires

Neko Likongo, directeur du SRID, mentionne que malgré le fait que toute l’équipe travaille à distance depuis six mois, les interactions entre les membres du Service sont nombreuses, positives et plus centrées sur les tâches à accomplir. De plus, grâce aux plateformes de visioconférence, le travail en équipe est réalisé de manière efficace, sans compter que des suivis peuvent facilement être effectués de façon quotidienne ou hebdomadaire. Il souligne le fait qu’on peut même caractériser le suivi de « plus assidu » au sein de l’organisation et entre les collègues de travail, comparativement à celui fait en mode présentiel. Il considère ainsi que les stages en télétravail ne sont pas du tout un obstacle à l’apprentissage. Au contraire, on atteint les objectifs de façon efficace. Il admet que ce n’est pas la même expérience qu’en personne et qu’il faut reconnaître les limites du virtuel. Ceci étant dit, on a beaucoup à gagner à s’adapter à cette nouvelle réalité : « Je ne vois pas vraiment ce qu’on a à perdre à faire un stage en télétravail. Les consignes à fournir, le travail à accomplir, la supervision à effectuer de même que la rétroaction : tout peut aisément se faire en mode virtuel, même si cela est moins chaleureux. », précise le directeur du SRID, Neko Likongo.

Certains peuvent également percevoir de façon plus marquée la complexité des stages dans le contexte de la COVID-19. En effet, Éric Santerre, président et directeur de compte chez TöK Communications a son mot à dire concernant les obstacles de cette nouvelle réalité : « Les stages en télétravail ont du bon et du mauvais. En tant qu’employeur et superviseur de stage, [il est] difficile pour moi de dire que ça n’a que du bon. Oui, effectivement, le stagiaire est amené à développer certaines compétences qu’il n’aurait pas développé autrement, mais vis-à-vis de l’évaluation du stagiaire c’est plus complexe. […] Tout le monde n’a pas le même niveau d’autonomie et de responsabilisation nécessaire au télétravail, surtout dans un contexte de stage, où l’encadrement est important. Cependant, certaines personnes vont préférer justement la liberté qu’offre le télétravail ».

Dans cet ordre d’idées, Manon Richard, superviseure de stages en relations publiques à l’UQAM, admet que plusieurs stagiaires lui partagent qu’il est difficile de bien s’intégrer au milieu de stage et de créer des liens avec leurs collègues dans un contexte de télétravail. C’est un obstacle potentiel à cette réalité et il faut en tenir compte. Par ailleurs, beaucoup sous-estiment les stages en télétravail et pensent que l’expérience est moindre qu’en présentiel. Je l’admets, l’ayant moi-même vécu : les relations de travail et les rencontres sont extrêmement différentes – sans dire moins humaines -, mais je crois tout de même que c’est une alternative remplie de potentiel.  Les stages en télétravail sont une excellente opportunité de découvrir de nouvelles compétences professionnelles. En effet, ils nous apportent une autonomie, une confiance et une initiative que nous aurions probablement pris plus de temps à développer dans une situation différente, où un encadrement et un soutien physique auraient été présents.

Enfin, durant mon stage à l’été 2020, j’ai non seulement travaillé pour le SRID, mais j’ai également fait affaire avec le Service des communications, plus précisément avec Jenny Desrochers et son équipe. Sachant que la Division des relations avec la presse et événements spéciaux de l’UQAM accueille des stagiaires et des étudiants employés depuis de nombreuses années, son avis sur le sujet est selon moi significatif. Jenny Desrochers mentionne que :

« La supervision des stagiaires et des étudiants employés se poursuit de manière très efficace, grâce à leurs aptitudes technologiques, entre autres. Avec l’éloignement, il y a un défi plus grand de laisser ces personnes à elles-mêmes. Ainsi, la clé est de planifier des rencontres virtuelles, sur une base hebdomadaire au minimum, ce qui remplace les suivis « dans le cadre de porte » faits en présentiel! Souvent, 30 minutes suffisent pour faire le tour du dossier. Je suis convaincue que les personnes qui ont entrepris un stage dans le contexte actuel tireront leur épingle du jeu, car les milieux de travail sont appelés à changer en raison de ce contexte; ne serait-ce qu’avec l’accroissement du télétravail, qui mène à l’acquisition de nouvelles compétences pour les diplômés, [ces derniers] feront [une] entrée imminente sur le marché du travail. »

Somme toute, il est important de rester à l’affût des opportunités qui s’offrent à vous et de rester ouvert aux possibilités que peuvent allouer les stages en télétravail ou en mode hybride. Qu’ils soient en mode présentiel ou non, les stages restent significativement utiles puisqu’ils nous permettent d’accroître notre apprentissage personnel et nos compétences professionnelles.

Diplômer en pleine pandémie

Crédit photo : Reuters / Brian Snyder

Par Maxime Duchesne, étudiant au baccalauréat en communication (relations publiques)

Diplômer et étudier en relations publiques pendant une pandémie mondiale vient avec son lot d’inquiétudes par rapport à notre avenir professionnel. En raison de la crise de la COVID-19, les opportunités d’emploi ont radicalement changé. Nous sommes passés d’une situation de plein emploi à une récession économique sans précédent. La pandémie et le confinement frappent de plein fouet le domaine des communications.

Alors que les pros des communications ont pour objectif de contribuer au rayonnement, à l’acceptabilité et à la visibilité des organisations, les clients révisent leurs plans. Partout, on observe des commerces qui ferment et des entreprises qui réduisent leurs activités. Des festivals, des spectacles et des événements sont annulés ou reportés.

En agence de relations publiques, les demandes des clients s’adaptent au contexte de la COVID-19. « Toutes les agences vivent la situation différemment. Les mandats ont beaucoup changé. L’organisation d’événements a diminué, tandis que la gestion de crise et les relations de presse ont gagné en importance dans les dernières semaines. On découvre de nouvelles façons de travailler et de faire parler de nos clients », ajoute Guy Litalien, conseiller principal chez Zone Franche et chargé de cours en communication.

Se trouver un emploi pendant la récession

La cohorte 2020 et les étudiants en relations publiques font face à un défi immense : faire leur place dans un secteur où la demande pour du nouveau personnel est en baisse1. Cela nécessitera des sacrifices. Pour un temps, les juniors devront accepter de travailler moins, souvent à un salaire moindre qu’escompté. Ils devront aussi intégrer des équipes de travail en télétravail, ce qui ne facilite pas les contacts humains et la chaleur des échanges.

« Avec la crise du coronavirus, mon stage final en agence de relations publiques s’est terminé abruptement. La promesse d’embauche suite au stage ne tient plus, parce que les contrats donnés à l’agence sont moins importants et moins nombreux », a souligné Marie-Isabel Mercure-Marquez, une finissante du programme de relations publiques. Elle n’est pas la seule dans cette situation.

Devant la difficulté d’intégrer un marché du travail plus occupé à gérer une crise sanitaire qu’à accueillir de nouveaux visages, de nombreux diplômés décident de s’impliquer. Certains font du bénévolat ou travaillent auprès des populations vulnérables. D’autres améliorent leurs compétences en menant à bien des projets personnels. Quant aux étudiants et stagiaires qui ont conservé leur emploi en communication, ils ralentissent le rythme de travail. La crise ébranle encore davantage les jeunes relationnistes dans le secteur culturel : ces derniers doivent trouver des façons créatives de soutenir des artistes et des événements en grande difficulté.

Quel avenir pour l’industrie des relations publiques ?

Ne perdez pas espoir. La crise actuelle est susceptible de précipiter des changements à l’échelle planétaire. Voilà autant d’opportunités pour les nouveaux diplômés en relations publiques! Voici quelques prédictions :

  • L’industrie de l’événementiel et du spectacle est amenée à se renouveler. La popularité des spectacles en streaming sur des plateformes comme Twitch, Youtube et même dans des jeux vidéos en ligne explose2! Le développement de l’application Yoop par le Groupe KO (Louis Morissette) et enovLAB en témoigne. La nouvelle plateforme québécoise permettra aux artistes de monétiser leurs performances en ligne3. Qui de mieux que les jeunes pour faciliter ce virage numérique?
  • La transformation de notre économie mondiale vers une consommation locale stimulera le développement de nos entreprises québécoises4. Durant le rebond post-COVID, elles devront forcément intégrer les relations publiques dans leur croissance pour se faire connaître et faire vendre leurs produits et services.
  • La transition écologique poussera les gouvernements et les entreprises à adopter des mesures plus respectueuses de l’environnement et des communautés5. Les principes de la responsabilité sociale des entreprises, déjà bien implantés au Québec, s’imposeront encore davantage.

Actuellement, les perspectives d’emploi en relations publiques et en événementiel ne sont pas roses. Toutefois, je reste optimiste par rapport à notre avenir. La formation universitaire, la capacité d’adaptation et les réflexes technologiques des diplômés et des étudiants sont des outils qui nous permettront de nous démarquer. Les jeunes praticiens en communication ont toutes les compétences et les connaissances nécessaires pour participer à la construction d’une société post-COVID plus juste, plus égalitaire et plus solidaire.

Sources 

1Sims, M. P. (2020). Covid-19: What It Means For Agency Management. Dans PRovokemedia. Récupéré de https://www.provokemedia.com/latest/article/covid-19-what-it-means-for-agency-management

2Khalid, A. (2019). The future of live-streaming, for better or worse, depends on Twitch. Dans Quartz Daily Brief. Récupéré de https://qz.com/1747158/twitch-grows-as-non-gamer-live-streaming-expands-on-the-platform/

3Côté, E. (2020, 21 avril). Le public est-il prêt à payer pour le virtuel ? La Presse. Récupéré de https://www.lapresse.ca/arts/spectacles/202004/20/01-5270189-le-public-est-il-pret-a-payer-pour-le-virtuel-.php

4Leblanc, E. (2020, 6 mai). L’après-COVID-19 : « Il ne faut pas gaspiller cette crise ». Radio-Canada. Récupéré de https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1699783/coronavirus-crise-economie-delocalisation-agriculture

5Britneff, B. (2020, 12 mai). Coronavirus: Governments’ recovery plans should take ‘green route,’ study says. Global News. Récupéré de https://globalnews.ca/news/6905894/coronavirus-governments-recovery-green-route-study/

Apprivoiser la bête ou l’art de démystifier l’implication étudiante

Crédit photo : Comité audiovisuel du magazine Le Culte

Par Claude-Emmanuelle Tremblay, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

« De nos jours, les jeunes ne veulent plus travailler. » On entend souvent ce type de remarque portée à l’égard de la jeunesse d’aujourd’hui concernant son rapport au cheminement scolaire et au milieu professionnel. La relève, considérée comme appartenant à une vague de free-spirit, est soi-disant fainéante et s’attend à recevoir ce qui lui est « dû » sur un plateau d’argent. Le travail acharné, semblerait-il, est désormais chose du passé.

Cependant, étant moi-même étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques) depuis quelques mois déjà, je suis confrontée à une réalité bien différente. Je côtoie tous les jours des étudiant.e.s motivé.e.s qui ont appris à jongler avec leur emploi, leurs études ainsi que leur implication universitaire et ce, tout en restant sain.e.s d’esprit.

En septembre 2019, alors que j’entamais mon baccalauréat, j’appréhendais grandement la lourde charge de travail rattachée à chacun des cours. Inutile de le cacher, les nombreux travaux d’équipe demandent beaucoup de temps et d’organisation. Bien entendu, nous possédons presque tous et toutes un emploi étudiant à temps partiel et une vie sociale à entretenir, ce qui fait en sorte que nos horaires sont excessivement chargés. Nous sommes, dès lors, dans l’obligation de développer un sens de la planification hors pair. Conséquemment, il m’apparaissait très ambitieux de vouloir m’impliquer d’une manière ou d’une autre à l’université.

Au trimestre d’automne, l’ambiance de la rentrée se fait sentir dans les couloirs de l’UQÀM. Les membres des différents comités se livrent à un combat sans merci afin d’attirer l’attention de nouvelles recrues qui souhaiteraient potentiellement vouloir se joindre à leur équipe. Pour ma part, j’évite de croiser leur regard et poursuis ma route en me répétant que mon emploi et mes études m’occupent déjà amplement. Mes camarades de classe réussissent tout de même à me persuader de les accompagner aux rencontres d’information offertes par l’agence publicitaire étudiante L’Incubateur et le magazine culturel étudiant Le Culte. Bon, pourquoi pas!

En ce qui me concerne, je dois avouer que la littérature, et par le fait même, le domaine de l’écriture, m’intéressent énormément. La présentation des différents comités du magazine Le Culte m’interpelle particulièrement et malgré mes réticences, je décide de soumettre ma candidature au comité de rédaction. Pour faire une histoire courte, je suis finalement choisie et fais maintenant partie des quinze rédacteurs et rédactrices du magazine de la cuvée 2019-2020.

En toute honnêteté, j’ai vécu une période de remise en question à la suite de ma décision de m’impliquer dans le comité. Toutefois, c’est grâce à mon implication que j’ai été en mesure de développer un sentiment d’appartenance que je n’avais pas ressenti dans mes expériences scolaires précédentes envers à la communauté étudiante. J’ai eu la chance de faire la rencontre de plusieurs personnes faisant partie de d’autres programmes d’études et de créer de véritables liens avec celles-ci. En fin de compte, nous sommes tous et toutes dans le même bateau lorsque nous devons apprendre à gérer notre temps et les différentes sphères de nos vies. Bien entendu, cela requiert une certaine rigueur et un sens aigu des responsabilités. D’ailleurs, c’est une qualité remarquable qui nous permettra éventuellement de nous démarquer dans notre domaine de travail. Nous devons tous et toutes cesser d’être terrifié.e.s à l’idée de nous impliquer ou de prendre part à la vie étudiante. À mon avis, il s’agit de la meilleure manière d’alimenter notre motivation et de nous supporter les un.e.s et les autres.

Je tiens donc à vous partager mon expérience en espérant que cela vous incitera à faire le saut, vous aussi. Que ce soit auprès de votre association étudiante, d’une agence de publicité, des Jeux de la Communication ou d’un journal étudiant, votre implication vous donnera une occasion formidable de développer des aptitudes qui vous serviront dans le milieu professionnel. De plus, vous aurez la chance de mettre en pratique vos acquis et de vivre des expériences enrichissantes aux côtés de vos pairs.

Je suis persuadée que nous sommes une génération vaillante et déterminée, prête à relever les défis qui s’offrent à nous. S’impliquer à l’université demande beaucoup d’efforts et de motivation, je vous l’accorde. Cependant, les liens que vous allez créer ainsi que le bagage de connaissances que vous aurez en main en vaudront réellement le coup!