Par Eloi Queenton, étudiant au baccalauréat en communication (relations publiques)
Introduction
L’an dernier, le monde tel que nous le connaissions a changé de manière drastique. La situation actuelle a soulevé de nombreux questionnements sur plusieurs enjeux traversant notre société. Parmi ces derniers, j’aimerais aborder celui entourant l’univers des relations publiques; au cœur d’une société de consommation, leur omniprésence est frappante. Gestion de pandémie, modes de consommation, politique américaine : voilà des phénomènes – pour n’en citer que quelques-uns – qui nous permettent de constater l’importance et l’influence – parfois négligées – qu’occupent actuellement les relations publiques. C’est une réalité : les communications sont plus importantes que jamais au sein de notre société. Ceci étant dit, que représentent-elles pour le citoyen-consommateur ?
La fidélisation et la relation de confiance
Dans une société de consommation plus compétitive que jamais, les entreprises doivent continuellement trouver de nouveaux moyens de se démarquer (promotion publicité, etc.) : par la publicité, le marketing et les relations publiques, on attire, on persuade et l’on convainc le consommateur de se procurer un bien ou un service. Plus encore, on l’incite à recommencer ce processus. Spécifiquement, les relations publiques s’efforcent de bâtir diverses stratégies (p. ex. des évènements et des communications ciblées) dont le but est de créer, auprès du consommateur, un sentiment d’appartenance à la marque qui offre un bien ou un service. Plus encore, elles souhaitent bâtir une relation de confiance avec le consommateur. Par conséquent, ce dernier ne consomme plus nécessairement ou simplement pour répondre à un besoin; il lui arrive de consommer afin de combler un désir.
Ce consommateur acquis devient donc une référence cible pour la marque : la relation nouvellement créée incite le consommateur à entretenir plus qu’une relation d’achats; ce dernier souhaite participer aux diverses activités qu’offre l’organisation : réseaux sociaux, évènements, etc. Résultat : plus le consommateur occupe un rôle actif dans la relation, plus il est susceptible d’en parler, plus il en parle, plus il s’attache à la marque, plus il soutient cette dernière et ainsi de suite. Somme toute, nous avons tous des marques pour lesquelles nous nous reconnaissons conquis et c’est tout à fait normal; ceci fait maintenant partie de la réalité de notre consommation.
Ce que j’avance peut paraître bien banal. Cela dit, selon ce modèle – auquel contribuent grandement les relations publiques – le processus de fidélisation est réfléchi et reconsidéré jour après jour; autrement dit, il est d’une valeur inestimable. Selon moi, le meilleur exemple pour illustrer le modèle en question est celui de l’entreprise multinationale américaine : Apple. Cette organisation a réussi à se forger une réputation si puissante à l’endroit de sa marque que les consommateurs d’Apple se disent eux-mêmes vendus pour le restant de leurs jours. Imaginez la valeur d’une telle affirmation. Une déclaration du genre assure à l’entreprise qui possède une telle clientèle – c’est-à-dire fidèle et nombreuse – d’être assurément rentable. Faut-il encore le rappeler, cela est dû en grande partie aux stratégies de relations publiques et aux tactiques qui en découlent.
L’image de marque pour rendre la consommation plus humaine
Pour arriver à mettre en place ce processus de fidélisation, plusieurs critères sont essentiels. Parmi ces derniers, on retrouve l’image de marque. Cette dernière constitue l’un des ingrédients clés au succès d’une organisation. Enfin, puisqu’elle se définit comme étant la représentation que se fait le public d’une organisation, l’image de marque peut prendre des années à bâtir avant d’être jugée satisfaisante, tant aux yeux de l’organisation qu’aux yeux du public. Cela dit, l’organisation qui se démarque par son écoute aux attentes et aux préférences du public succéderont forcément plus rapidement : si le public se reconnaît en la marque, il s’y attache. Par conséquent, un processus de fidélisation réussi nécessite des organisations d’être plus sensibles et attentives aux envies du public.
Dans cette optique, une personne consomme le bien ou le service d’une organisation parce qu’elle s’identifie à l’ensemble de cette dernière et qu’elle souhaite participer à son projet et à sa vision. Ce phénomène de consommation plus « humain » porte son lot d’avantages : cette même personne est prête à augmenter ses efforts d’achats, ce qui est loin d’être à négliger. La distance, le prix et tous les désavantages possibles d’une organisation deviennent dès lors secondaires pour un client acquis.
Les relations publiques rapprochent la marque et son consommateur
Je vais tenter de conceptualiser tout cela par des exemples concrets. Prenons le cas du domaine du divertissement : étant un partisan du domaine sportif, je suis bien placé pour comprendre que le consommateur de produits sportifs s’attache énormément à son équipe favorite, mais pourquoi ? C’est ce sentiment d’appartenance qui rattache le client au produit. Par le biais d’achats, le consommateur éprouve donc de la fierté et une satisfaction personnelle à soutenir son équipe préférée. Le partisan sera toujours présent pour son équipe. Le même phénomène se fait ressentir dans l’entièreté du domaine du divertissement, du cinéma, du théâtre, de la littérature; les gens ont besoin de ce sentiment d’appartenance envers une cause, un projet, etc.
À la lumière de ces propos, il est possible de mieux comprendre ce que représentent les relations publiques d’un point de vue commercial pour nous, citoyen-consommateur. Leur objectif ? Faire en sorte que la marque paraisse belle et glorieuse tout comme l’est une équipe sportive championne. Alors, pensez-y : si une marque représente pour vous plus qu’une organisation qui souhaite rentabiliser ses investissements et que vous associez des valeurs humaines à cette dernière – similairement à une équipe sportive et ses partisans – on peut affirmer que leur équipe de relations publiques a fait un travail exemplaire.
Pour terminer, je vous suggère un dernier exemple d’un tel travail : l’épicier Maxi qui, en nous faisant rire, nous rappelle que ce sont des humains derrière cette marque. Cette image confère sans aucun doute l’avantage à Maxi de nous inciter à acheter chez eux plutôt qu’ailleurs.
Finalement, voici ce que c’est, des relations publiques commerciales; les perceptions, les images et les réputations que nous associons à une marque en tant que consommateurs sont toutes aussi importantes que leurs produits. Enfin, je crois avoir le mis le doigt dessus : les relations publiques dans notre société de consommation s’efforcent à valoriser le côté humain de chacune des entreprises que nous côtoyons quotidiennement, et ce, du dépanneur du coin jusqu’aux multinationales les plus réputées.