Les relations publiques, un domaine de femmes ?

Par Audrey Gill, étudiante au baccalauréat en communication (relations publiques)

Avant d’entamer mes études dans le domaine des communications, je m’attendais à ce qu’il y ait un peu plus de femmes que d’hommes dans mon programme. Pourquoi ? C’est difficile à dire, mais probablement en raison de certains stéréotypes intériorisés. Lors de ma rentrée en relations publiques à l’automne dernier, cette impression s’est confirmée. En revanche, je ne m’attendais pas du tout à un si grand écart entre le nombre d’étudiantes et d’étudiants. Donc, vous comprenez ma surprise lorsque j’ai remarqué qu’il y avait uniquement huit hommes dans l’ensemble de la cohorte 2022-2025 du programme de relations publiques.

 

Qu’en pensent des étudiantes du baccalauréat en relations publiques ?

Pourquoi donc y’a-t-il plus de femmes que d’hommes en relations publiques, autant aux études que sur le marché du travail ? J’ai d’abord voulu connaître l’opinion de mes collègues de classe sur cette question.

Une première collègue m’a mentionnée que : « […] les gens ne réalisent peut-être pas l’importance du métier dans différents domaines qui nous entourent que ce soit dans les relations de presse, dans les gestions de crise, dans les relations gouvernementales, etc. » 

J’ai trouvé cette réponse intéressante, car elle fait référence au fait que la profession est peut-être mal connue. Le fait de mieux connaître les activités et le rôle stratégique des relations publiques peut permettre à tous de faire un choix de carrière plus éclairé. Une autre collègue ajoute que : « […] c’est très sous-estimé et les gens n’imaginent pas le panel de possibilités derrière les professions en lien avec les relations publiques. » Donc, en plus d’une méconnaissance du champ d’études, il y aurait une certaine ignorance des débouchés des études en relations publiques qui pourraient influencer le choix de plusieurs.

 

Peut-on trouver une réponse dans les sciences humaines ?

Quant à moi, si je me souviens bien de mes cours de sociologie du cégep, nos choix de carrière peuvent être influencés par l’éducation que nous avons reçue par rapport à notre genre. Par exemple, les femmes ont plus tendance à se diriger vers des métiers traditionnellement occupés par des femmes. Alors, qu’est-ce qui fait des communications et des relations publiques des domaines « de femmes » ?

J’ai appris dans mes cours d’anthropologie que les femmes avaient toujours été associées à une fonction de socialisation. En effet, à l’époque des populations de chasseurs-cueilleurs en Amérique, les femmes restaient plus souvent au foyer et socialisaient davantage avec les autres familles. Maitriser de bonnes capacités de communication était perçu comme un avantage évolutif pour une femme, car les liens tissés avec d’autres clans pouvaient permettre des échanges de ressources alimentaires dans les périodes difficiles. Cet argument tiré du paléolithique s’applique-t-il encore aujourd’hui, c’est-à-dire que les femmes modernes seraient de meilleures communicatrices que les hommes ? Cela pourrait-il expliquer pourquoi plus de femmes sont présentes dans le domaine des communications ?

 

Des multiples visages, de multiples histoires

Ces explications, qui peuvent sembler tirées par les cheveux, ne sont pas, à mon avis, représentatrices des multiples raisons qui poussent les hommes comme les femmes à étudier dans un domaine en particulier. Je crois qu’il est impossible, voire réducteur, de chercher à connaître LA raison pourquoi il y a davantage d’étudiantes en relations publiques. En fait, les hommes comme les femmes qui choisissent d’étudier dans ce domaine viennent de milieux différents et ont tous des expériences de vie différentes. C’est une somme de facteurs qui dicte notre choix de carrière, et non une simple variable.

 

La diversité, bien plus qu’un simple atout

Je suis d’avis que le domaine des communications et des relations publiques bénéficierait d’avoir plus d’hommes, mais aussi des personnes de tous les milieux, de tous les genres et de toutes les origines. Justement, des perspectives différentes contribuent à enrichir le travail d’équipe, nous permettant d’aller plus loin. De cette façon, la diversité dans le domaine permettrait de faire rayonner les relations publiques, à l’image de toute la variété de professionnel.le.s qui les composent.

Au-delà des avantages pour la profession et les organisations de compter parmi leurs rangs des hommes, des femmes, des personnes non-binaires et venant d’horizons variés, la société en bénéficierait dans son ensemble. Si l’on considère que les relations publiques contribuent à apporter divers points de vue dans l’espace public, avoir une grande diversité parmi les relationnistes permettrait un dialogue autour d’un plus grand nombre d’enjeux et de sujets. Ainsi, cela prend part à la création d’un monde plus inclusif où la voix de tous est entendue.

En terminant, les portes des relations publiques sont ouvertes à toutes celles et tous ceux qui s’y intéressent. C’est un domaine en plein essor qui, comme bien d’autres, devient de plus en plus inclusif. Plus il y aura de professionnel.le.s en relations publiques, plus la profession acquerra une grande visibilité, ce qui créera possiblement un effet d’attraction sur tous ceux qui pourraient être intéressés par ce merveilleux domaine que sont les relations publiques.

 

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